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Le modèle de traitement du langage oral de Medwetsky

D’après Masquelier en 2011, « de plus en plus de spécialistes conçoivent les processus auditifs centraux en interaction avec les fonctions cognitives de haut niveau que sont le langage et ses représentations stockées en mémoire à long terme, l’attention et la mémoire. Â» (p 37).


Nous présenterons ici le modèle de Medwetsky, car la rééducation du TAC-TTA que nous décrirons plus loin s’appuie sur cette conception intégrative des processus auditifs centraux. Selon ce modèle, l’information auditivo-verbale fait l’objet de traitements de bas niveau (bottom-up) et de haut niveau (top-down), dont Medwetsky décrit les étapes.

 

 

Traduit de l’anglais, modèle de Medwetsky, cité par Masquelier dans les Cahiers de l’Audition (2011).

Traitements de type « bottom-up Â»

 

Sont qualifiées de bottom-up, les étapes permettant l’acheminement de l’information auditive de la cochlée aux hémisphères et la construction du percept. L’information est analysée dans sa modalité acoustique, mais son aspect verbal, sémantique, n’est pas encore traité. 

 

Transduction :


Les vibrations de l’oreille interne, occasionnées par le stimulus sonore, sont converties en influx nerveux par la cochlée, afin que l’information soit transmise au système auditif central.

 

Extraction des caractéristiques du stimulus auditif :


Les différents relais centraux, ainsi que le cortex auditif, dégagent, d’après les influx nerveux reçus, la fréquence, l’intensité, la durée, et la phase du signal sonore. Ceci permet l’analyse des changements lents et rapides des signaux acoustiques.

 

Stockage en mémoire échoïque :

 

La mémoire échoïque permet le maintien de l’information sensorielle auditive afin que l’extraction des caractéristiques du signal sonore puisse avoir lieu, même après son interruption (Matlin, 1998/2001).
Les caractéristiques du stimulus auditif sont stockées en mémoire durant environ 250 millisecondes (Masquelier, 2011).

 

Emergence des indices acoustiques :


A partir des caractéristiques de base du signal, maintenues en mémoire échoïque, vont se dégager les indices acoustiques propres au discours. Celui-ci fait l’objet de changements lents et rapides. Les variations lentes concernent l’aspect suprasegmental du message verbal (c’est-à-dire la prosodie), tandis que les variations rapides portent sur les caractéristiques spectrales des phonèmes (fréquence, intensité, durée). Ces caractéristiques spectrales nous permettent de reconnaitre les traits spécifiques à chaque phonème : le mode d’articulation, le voisement et le lieu d’articulation. 

 

Stockage en mémoire auditive de synthèse : 


Les différents indices collectés sont réunis pour former un percept, qui restera en mémoire dite « de synthèse Â», permettant les traitements ultérieurs. 

 

Traitements de type « top-down Â»

 

Il s’agit des traitements où sont mises en jeux les hautes fonctions cognitives.


De la comparaison avec la mémoire à long terme à la reconnaissance du pattern :


Le percept maintenu en mémoire auditive de synthèse est comparé avec les représentations de la mémoire à long terme. Plusieurs vont être activées, mais une seule sera retenue en fonction du contexte sémantique, de nos connaissances lexicales et linguistiques, ainsi que des données de la mémoire épisodique. La fréquence d’activation entre aussi en jeu : un pattern qui a été activé un grand nombre de fois a davantage de probabilités de l’être à nouveau. 

 

Le stockage dans la mémoire à court terme :


Le pattern sélectionné va entrer en mémoire à court terme. C’est seulement à ce stade qu’il devient accessible à la conscience. 

 

L’administrateur central et le système d’éveil : 


L’administrateur central intervient dans deux étapes. Lors de la comparaison du percept avec les patterns de la mémoire à long terme, il permet l’inhibition des stimuli non-pertinents et déclenche l’activation des stimuli adéquats. Il intervient aussi dans le passage du pattern activé en mémoire à court terme (Medwetsky, 2002, cité par Denjean, 2012). 


L’administrateur central nécessite un degré d’attention suffisant pour fonctionner de façon optimale. C’est le système d’éveil qui gère le maintien du système nerveux dans un état d’éveil général, lui permettant ainsi de traiter les informations afin de répondre aux stimulations de l’environnement.  


Conclusion


Les processus auditifs centraux permettent l’acheminement des informations auditives de la cochlée au cerveau, et leur analyse. Ils sont en interaction avec le langage et les fonctions mnésiques et attentionnelles. Lorsque l’un ou plusieurs de ces processus sont touchés, la construction du percept auditif s’effectue de manière inadéquate. Une altération d’un ou des traitements auditifs peut donc entraîner des conséquences sur la vie quotidienne des personnes concernées : il s’agit du trouble du traitement auditif (central), ou TTA(C), que nous décrirons dans la rubrique suivante: Définition du TAC/TTA

 

 

 

 

 

 

Publié le 01/12/2015.


 

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