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Les processus auditifs centraux

 

 

   Comme nous l’avons décrit dans l'article sur Le système auditif central , les relais nerveux ainsi que le cortex auditif doivent dégager de nombreuses données de l’objet sonore initial.

   Afin d'extraire ces différentes informations, le système auditif central doit effectuer plusieurs traitements : l’interaction binaurale, la séparation et l’intégration binaurale, la reconnaissance de configurations temporelles, le décodage phonétique, et le transfert interhémisphérique (Masquelier, 2003).

 

1. L’interaction binaurale

 

  C’est notre habileté à réunir les informations provenant des deux oreilles pour se faire une représentation complète et exploitable du signal sonore. Cette interaction permet la localisation de la source sonore ainsi que le démasquage (Legent et al., 2011).

 

 

2. La séparation et l’intégration binaurales

 

    Ces deux capacités nous permettent de gérer les situations où des stimuli sonores sont en concurrence.

Nous effectuons une séparation binaurale quand nous sélectionnons l’un des stimuli (Bellis, 2003 cité par Fuente, 2012). Par exemple, un adolescent se concentre sur ce que dit son camarade de classe et n’entend donc plus les consignes données par son instituteur.        Ce processus fait intervenir l’attention sélective, dans la mesure où il faut concentrer son écoute sur un message, tout en inhibant les autres informations reçues.

 

  A l’inverse, l’intégration binaurale nécessite l’attention divisée car il s’agit de traiter plusieurs stimuli simultanément. La mémoire de travail est particulièrement sollicitée, afin de maintenir l’intégrité des informations pendant leur traitement respectif. Dans ce cas, l’adolescent sera capable d’entendre et de comprendre la blague de son camarade de classe ainsi que les consignes données par l’instituteur, au même instant.

 

 

3. La reconnaissance de configurations temporelles

 

   Il s’agit de l’analyse de la fréquence et de la durée. En effet, le locuteur module la fréquence de sa voix au cours du discours, c'est-à-dire son intonation. La durée, quant à elle, concerne le rythme de parole, ainsi que les pauses entre les mots. Les modulations de fréquence et de durée apportent à l’auditeur des informations sur les intentions du locuteur, ainsi que sur ses émotions.

 

 

4. Le décodage phonétique

 

   Le décodage phonétique est la faculté à compléter un message auditif dont des parties manquent ou sont endommagées (Masquelier, 2003). Ce processus est parfois appelé « closure auditive Â».

Cette compétence est nécessaire en situation de bruit, mais aussi lorsque l’interlocuteur parle avec une faible intensité vocale ou avec un accent qui ne nous est pas familier.

 

   Le décodage phonétique s’appuie sur le principe de la redondance, c’est-à-dire de la répétition de l’information. Cet effet de redondance est présent sur deux plans : on parle de redondance intrinsèque et de redondance extrinsèque.
 

   La redondance intrinsèque concerne l’analyse répétée des informations auditives au sein des différents relais auditifs centraux, jusqu’à son arrivée au cerveau. Elle permet une analyse de plus en plus fine du signal sonore. La redondance intrinsèque permet une discrimination auditive efficiente (Masquelier, 2011).

 

   La redondance extrinsèque, quant à elle, fait référence au contexte du discours, où chaque information est véhiculée par plusieurs indices. Par exemple, dans la phrase "Ces fleurs sont belles":  le féminin est indiqué par le substantif et l'adjectif, tandis que le pluriel est exprimé par le déterminant démonstratif et par le verbe. Le contexte environnemental dans lequel se déroule la conversation peut aussi améliorer la redondance extrinsèque.

 

   Ainsi, un bon décodage phonétique nous permet de comprendre le discours du locuteur, même lorsque nous n’avons pas entendu certains éléments.

 

 

5. Le transfert interhémisphérique

 

   Il s’agit de la transmission d’informations d’un hémisphère à l’autre. L’hémisphère gauche gère principalement l’analyse des phonèmes, soit les aspects segmentaux de la langue,  tandis que l’hémisphère droit prédomine pour la prosodie du discours, c'est-à-dire pour les aspects suprasegmentaux.

 

 

CONCLUSION:

 

   Les processus auditifs centraux permettent l’acheminement des informations auditives de la cochlée au cerveau, et leur analyse. Ils sont en interaction avec le langage et les fonctions mnésiques et attentionnelles, qui interviennent aussi dans la réception de la parole. Les rôles de ces différentes composantes sont décrits par Le modèle de traitement du langage oral de Medwetsky. 

 

 

 

 

 

 

Publié le 01/12/2015.

 

 

 

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